La fille aux dents de laine d’Alain Cébius aux Éditions Montsalvens

Un bon policier sous forme d’une enquête menée par Arthur Philibert digne descendant d’horlogers jurassiens qui se charge de faire la lumière sur une histoire qui remonte aux années 50 : le meurtre étrange d’une jeune fille de 17 ans et la disparition de son principal enquêteur.

Narrateur, ancien étudiant en Lettres, désormais journaliste d’investigation du média en ligne sept.info, Arthur Philibert fait équipe avec son historienne préférée, la ravissante Charlotte. Ces deux-là, voulant échapper au marché de Noël de Montreux bondé, sont tombés sur un trésor chez un antiquaire : les Annales de la Police de sûreté vaudoise 1949-1958. Enfin, surtout pour Philibert dont on devine le penchant naturel plein d’autodérision pour le rôle de détective de série B. Ce cher Arthur fera donc, au grand dam de sa jolie Charlotte, une lecture compulsive de ce registre où il jettera son dévolu – SA mission – sur la mort en janvier 1957 de mademoiselle Madeleine Ramuz et sur l’étrange disparition de l’inspecteur chargé de l’enquête, un certain Lucien Bocion.

Eh pif ! Voilà donc le meurtre mystérieux de cette jeune fille qui pourrait bien avoir inspiré le titre de ce roman. Eh paf ! le lecteur est aussitôt happé par une intrigue habilement charpentée par l’alternance de récits et d’époques différentes, le tout enrichi d’un joli brin de plume facétieuse qui se joue des cultes voués aux dieux du Panthéon littéraire. En voici un exemple qui prend à partie le lecteur : Afin de parer à l’immense monotonie de son bleu sans vague, le lac, dans un sursaut d’élégance, tache sa robe d’azur de zones plus foncées ou plus claires, au gré des courants lacustres, jouant lui aussi avec le soleil. Non, je n’ai pas plagié Charles-Ferdinand, lui est encore pire.

Fidèle à son style joueur de mots, dans tous les sens et les graphies, Alain Cébius a décidément une écriture bien musclée et pleine de malice qui nous tire des risettes.

Un bon policier qui vous tiendra aisément en haleine jusqu’à la dernière page précisément ! A lire sans restriction pour un bon moment de détente quand l’automne nous donnera à nouveau ses dimanches pluvieux.

… au point 1230 de Laurence Voïta aux Éditions Romann

Roman d’enquête qui conjugue une intrigue captivante avec une belle plume. Véritable page-turner où la trame est rondement menée, tout comme l’écriture, les dialogues et les portraits brossés avec soin, certains, si habilement, qu’ils finissent par nous attacher, comme ce pauvre Blanchard qu’on aimerait bien voir réapparaitre dans un prochain ouvrage.

Ce roman enquête sur 276 pages sur … le meurtre … ou l’assassinat, on ne sait pas encore (l’assassinat possédant un élément aggravant en plus, une absence particulière de scrupules) d’une jeune femme aux baskets roses retrouvée sans vie sur une plage du lac Léman ; on remonte donc avec l’inspecteur Bruno Schneider et son équipe de la Police judiciaire les pistes qui feront la lumière sur ce crime.

En parallèle de l’enquête se glissent des scènes antérieures au jour fatal où le lecteur fait connaissance avec la victime, ainsi qu’avec les autres protagonistes et principaux suspects. Il faut dire que chacun a un mobile imparable : l’argent s’en est mêlé et pas des moindres, un billet de loterie, le gros lot, plus de 3 millions de francs, une somme considérable et providentielle qui vient bousculer les habitudes, tourmenter les esprits, provoquer une montagne de questions jusqu’à un examen de conscience. Car cette fortune providentielle a bien des risques – ou des chances, suivant où l’on se place – de les rendre fous. Et chacun a peut-être bien ses raisons de s’être débarrassé de la jeune femme aux baskets roses … trop jolie pour être honnête

Mais alors est-il vraiment raisonnable d’abandonner ce gros lot au point 1230 quand on est une jeune femme solaire d’égale humeur, au sourire trop parfait ? car … Il ne l’a pas regardée mais elle a pourtant su qu’il la voyait. Son pouls s’est affolé, nouant sa gorge et rougissant son visage ; elle a pensé se sentir mal. Mais il est parti vite et elle a repris pieds…

Un livre tissant tout en finesse des fils narratifs, des scènes parallèles qui se rejoignent au point 1230 précisément. Alors enfilez vos baskets et cheminez jusqu’à cette éminence montagneuse qui vous apportera le dénouement attendu !

Semaisons de silences de Sophie Parlatano aux Éditions des Sables

Il faudrait un « v » à la place du « t » de Parlatano ce qui signifierait : elles parlaient. Est-ce cette racine dans son nom qui pousse l’auteure a écrire des poèmes en opposant de façon régulière le thème de la parole à celui du silence ? Peut-être…

Mais alors qui est ce « tu » auquel elle s’adresse, qui comme une semaison la pousse à semer en lignes des graines de mots, car voilà donc une ode à un « tu » dont on ne sait rien, mais dont on comprend qu’il s’agit d’un amour puissant puisque tout un pan de son coeur pousse contre sa poitrine.

Pourtant la poète se contente d’un amour frugal : de quelques mots échappés à la vigilance des lèvres de son « tu », un ou deux sourires, une seule carte postale et elle attend.

Attendre un jardin derrière la grille, les barreaux serrés entre ses paumes, son corps pour unique clé, son désir posé nu contre le fer, attendre longtemps que crisse le gravier sous les reins, montent les fougères aux joues, la lavande, la santoline et les roses sous la pergola des prunelles.

Mais que fait-elle de ce scalpel du désir alors ? Eh bien … elle écrit, car

dans l’ombre de l’encre, l’amplitude du souffle grandit, les ailes peuvent enfin s’ouvrir, la main se libérer du carquois des pensées, et le coeur de sa cruelle clôture.

Des poèmes admirables pleins de musicalité que tout amoureux de l’amour et des mots devrait découvrir.

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Détourner les hirondelles de Mélanie Brugger aux Éditions Romann

Voici le récit de vie d’une battante qui décide de déjouer ce que la vie met en travers de son chemin, certaines séquelles notamment d’un grave accident. Pour cela rien de tel que la montagne. Mélanie entreprend donc un apprentissage d’alpiniste malgré les contre-indications des médecins. On suit sur 187 pages les périples alpins de cette alpiniste en herbe avec intérêt et une once d’inquiétude : ce sera d’abord la Cabane du Vélan, celle de la Dent Blanche, le glacier de Moiry, l’Aiguille du Midi, son arête, le refuge des Cosmiques, le Mont Allamont, Le Breithorn, la Corma di Machaby, puis les Aiguilles de Baulmes et le Pigne de la Lé.

Pour atteindre les cimes et détourner les hirondelles, Mélanie entreprend alors des montées pénibles qui demandent force et endurance, des descentes laborieuses, des faux-plats interminables, des pierriers déséquilibrants, des parois vertigineuses, des échelles verticales. Et tout cela, elle le décrit avec une belle sincérité. Elle chemine et se bat pour atteindre ses buts, mais la peur est là sous-jacente avec ses sempiternelles questions. Va-t-elle pouvoir redescendre ? Et ce pierrier, pourra-t-elle le franchir sans que les autres, qu’elle n’a pas prévenus de son handicap, ne le remarque ? Faut-il à chaque fois raconter l’accident, le traumatisme ?

C’est avec les pieds gelés, le dos fourbu, les bras cassés, que l’on avance, toujours le regard droit. Car, même si notre corps est malmené, notre esprit, lui, doit rester là… Cheminer, monter puis redescendre, le moral de nos vies suit aussi ce relief alpin que Mélanie restitue adroitement dans son récit émaillé de textes poétiques.

Ces fêlures dans la glace sont la parfaite image des fissures qui lézardent mon coeur et mon corps. En enjambant avec conviction ces abîmes, peut-être que je grimpe encore quelques échelons à l’échelle de mon évolution …

A force de courage, beaucoup de courage, Mélanie va parvenir à s’écouter elle-même. Car finalement qui mieux qu’elle sait ce qu’il y a lieu de faire pour elle ? Eh … Hourra ! Elle y parvient. Et même si ses objectifs ne sont pas toujours atteints et qu’elle rentre parfois la mine un peu basse, elle en tire une leçon de sagesse : ce qu’on peut faire serait ce que la vie nous donne la possibilité de faire qui ne devrait pas s’apparenter à des objectifs absolus d’une société valorisant le résultat et la performance, mais bien plus à ce que le vie nous donne de faire sur le moment. Ne serions nous pas plus heureux de composer avec ce postulat ?

Mélanie atteint ses objectifs, atteint les cimes et détourne les hirondelles. Quand elle est là-haut, sur ces hauteurs où les chocards tournoient, toutes les différences s’envolent : statut social, porte-monnaie, handicap. N’est-ce pas cela aussi l’essentiel ? Le goût du partage.

Un récit de vie touchant, un livre qui parle d’un besoin profond de se surpasser, qui raconte aussi ce désir de s’aimer tel qu’on est quand bien même la société fait pression. Parviendra-t-on à être heureux ? A s’affranchir des regards ? Les cimes des montagnes nous y aident. Voilà ce que Mélanie dit dans son livre qui est un encouragement, une invitation au cheminement dans la nature, à faire un effort pour se dépasser. Nul besoin d’aller trop haut, trop loin, mais il est question de se sentir mieux après l’effort.

Au bonheur de Yaya de Zahi Haddad aux Editions Tamyras

En 2010, Zahi Haddad, auteur libano-suisse, ressent le besoin d’abandonner sa vie confortable en Suisse pour se rendre au Liban à la recherche de son enfance et des liens de sa famille exilée, dispersée dans le monde, à la suite de la guerre du Liban.

Ce récit autobiographique est une quête de souvenirs, de parfums et de saveurs d’une enfance libanaise quittée trop tôt en 1977 : notre narrateur était jeune et les impressions, les images de là-bas sont faibles, presque effacées. Alors, il y a comme une urgence d’y revenir, de rencontrer ceux qui peuvent lui raconter la terre de sa naissance, celle de ses parents et de ses grands-parents.

Zahi est né sur ce petit territoire montagneux planté de cèdres et de pins, dominé tour à tour par les Phéniciens, les Romains, les Ottomans, tant convoité, si souvent arraché, dont la plus grande richesse, à l’image de sa cuisine raffinée et parfumée, est ce métissage étourdissant de styles, de langues et de croyances. Vestale de mémoires multiples et vivaces, à l’instar de ses exilés, le Liban serait-il ni Orient ni Occident ? et notre narrateur-héros, Zahi, entre-t-il en résonance avec cette double non-identité ?

Au bonheur de Yaya parle de tout cela comme d’un besoin viscéral de retrouver ce temps heureux et ceux qui l’ont fait. Alors Zahi va parcourir sur plus d’un siècle et demi (de 1870 à 2000) à travers les récits de ses proches, les lumières, les couleurs, les parfums, les saveurs de son pays d’origine. Mais le plus sûr moyen d’y parvenir, de faire remonter à la conscience ces images lointaines, n’est-ce pas en cuisinant les recettes de Yaya ?

« Riche, variée, gaie, magnifique expression de la tradition, (sa) cuisine me ramène immanquablement à ces jours de mon enfance passés dans la montagne libanaise, berceau de mille et une senteurs étourdissantes. Pignons, thym, coriandre, cannelle, menthe, anis sont autant de parfums évocateurs. »

Le lecteur aimerait être convié à la table de Yaya, intégrer ce tableau de l’hospitalité chaleureuse toute orientale qui n’a rien de cliché ! Car « Dans ce sanctuaire, elle oeuvre par amour du goût et pour le plus grand plaisir des convives qu’elle réunit autour de sa table, qui se délectent et se font choyer. (…) Les ingrédients de la fête qu’elle organise commencent, bien sûr, avec le mezzé. Dans une farandole de couleurs et de saveurs, hommos, tabboulé, baba ghanouj, fatayer, sambousik, fattouch, labné, foul et bien d’autres ravissements se bousculent et se complètent. »

On comprend cette récurrence de l’auteur, dont le récit est jalonné de recettes libanaises. C’est aussi le témoignage le plus concret de ce grand amour qu’il porte à Yaya. C’est un récit poignant qui vous tire les larmes parce que l’auteur restitue tout en sincérité les liens privilégiés qu’il a tissés avec elle. Il y a, d’ailleurs, dans cette passion qu’il lui voue quelque chose de la Promesse de l’Aube de Romain Gary.

On referme ce livre avec un sanglot au fond de la gorge en même temps qu’un désir tout remuant de vivre : un sentiment de gratitude vous prend ; c’est ce fil narratif qui semble dire : la vie est si belle et si cruelle.

Lisez, ou relisez au bonheur de Yaya. Livre qui vous remplira d’une joie spirituelle toute culinaire.

POST TENEBRAS LUX ou POST LUX TENEBRAS 200 photos de Karine Bauzin aux Editions Good Heidi Production

Deux livres en un. Des photos côte à côte prises pendant et après le confinement : le cadrage serré en noir blanc pour la partie confinement, le même en couleur pour la partie déconfinement. La photographe genevoise Karine Bauzin a photographié une centaine de lieux à Genève à deux mois d’intervalle pour capter la vie qui reprenait haute en couleur ! 

Impression de ralenti, impression d’un autre monde pour le noir et blanc. Certains disent que c’était quand même bien : plus de bagnoles, plus d’avions et les oiseaux, eh bien, on les entendait ! C’est aussi cela qu’on ressent sur les clichés de Karine Bauzin : un temps suspendu dont se dégage une impression intense de vie antérieure, d’époque révolue. La nostalgie, pourquoi pas. Pour la photographe de presse, il y avait en tout cas une sorte d’urgence à capter ces moments de silence, cette période de solidarité et de calme.


Mais voilà la vie a repris son cours et c’est aussi tout ce tourbillon essentiel, ces instants amusants, décalés du réel, toujours étonnants, cette force nécessaire pour repartir après cette période étrange qu’exprime Karine Bauzin dans ce livre élégant, en opposant la couleur 2 mois plus tard au noir et blanc.

A travers cet exercice de style réussi, on dirait bien que c’est la couleur qui triomphe, selon la philosophie des Lumières et sa devise POST TENEBRAS LUX.

Le Bonheur ou la Vérité ? de Xavier Moreau aux Editions L’Harmattan

Essai-fiction où l’auteur, lui-même professeur de philosophie, habité par la passion d’enseigner et le désir de conduire ses élèves vers la réflexion philosophique, met en scène un cours de philosophie dans une classe de terminale au baccalauréat. Essai réussi où le lecteur se surprendra probablement à avoir autant de questions que les jeunes lycéens de cet établissement bordelais.

Voici donc un exercice décomplexé de philosophie qui rappellera pour certains les années de Lycée (FR) ou de Collège (CH), au travers d’extraits de textes de Socrate, de Descartes, de Rousseau en lien avec la théorie de la connaissance.

C’est une bonne initiation (ou un bon rafraichissement) des notions de l’allégorie de la caverne de Platon dans La République, selon l’idée d’une opposition entre le monde intelligible et le monde sensible ; initiation également en substance et tout aussi bénéfique, au travers d’extraits du Discours de la Méthode de Descartes, de ce que signifie la critique ou l’examen préliminaire des faits que tout sage se doit de faire pour éviter les a priori et les présupposés. Ces jugements hâtifs, vous savez ? Ces raccourcis que notre esprit emprunte par paresse ou par facilité.

Enfin, il est question de méthode, d’analyse, d’examens, de mise en perspective, mais aussi d’intelligence collective portée par l’émulation d’une classe. Mais comme toute bonne fabrique de philosophes en herbe, la réponse à la question Le bonheur ou la vérité ? reste en suspens ; c’est à chacun d’y réfléchir, la philosophie suggérant de continuer la réflexion. Et finalement, la question renvoie aussi à la philosophie des Lumières. Alors, Xavier Moreau, à quand un prochain essai-fiction didactique qui mettra à l’honneur Spinoza et Locke ?

Acrostiches de Pascal Houmard aux Éditions Mon Village

3ème tome qui clôture les enquêtes d’Antigona Krestaj, dit commissaire Crystal.

Notre bouillonnante enquêtrice élucide finalement les éléments sous-jacents des précédentes enquêtes (La Surnommeuse et L’ affaire Saint-Roch).

On suit avec passion cette lionne endiablée dans une chasse angoissante à l’assassin sadique qui lâche ses indices dans des poèmes macabres, comptant presque autant de victimes que de lettres initiales.

Mais Crystal, l’inspectrice acharnée, devenue commissaire après de multiples avatars, ne se brise pas pour autant face aux spécimens enragés qui entravent sa route. Il faut dire que le duo avec ses adjoints fonctionne à merveille. D’abord Eusébio, le roi pour renverser des boissons chaudes où il ne faut pas ! Puis ‘tit Momo, un sobriquet qui nous laisse évidemment songer que ce collègue est un colosse de plus de deux mètres, dont la gloutonnerie et la paresse rappellent à sa cheffe Crystal qu’il faut bien manger de temps en temps, prendre une pause, même au milieu de la plus passionnante des intrigues ! « Oh, cheffe ! Qu’est-ce qu’il y a ? s’écria-t-il en se redressant. J’ai bien failli en lâcher mon sandwich.« 

Calembours, jargon de policiers et intarissables bavardages comiques entre une cheffe et son équipe de choc, nous immergent avec brio dans le monde de la maréchaussée lausannoise où le lecteur est embarqué dans cette fine équipe de limiers, de keufs et de super poulets.

Lisez cette trilogie et ce dernier tome et embarquez pour une traversée effrayante : un bon moment d’épouvante, de rires et de détente à l’abri de tout danger !

Ce dont les montagnes se souviennent de Marale Rostaing

est le récit émouvant d’Azam adolescente dans le Téhéran des années 1960, avant l’arrivée des mollahs … de ce temps là où les femmes dansaient encore en minijupe

La narratrice rapporte des souvenirs vibrants d’une enfance sucrée et amère aux parfums de thés chai, déclinés en 15 chapitres tragi-comiques où se mêlent, autour d’une famille unie, à l’image d’anciennes valeurs persanes, des histoires d’infortune, de joie, de bonté et de courage.

Ce récit, un peu didactique, illustre avec profondeur une enfance bercée de valeurs de solidarité héritées d’anciennes croyances perses du Zoroastrisme que le monde actuel gagnerait peut-être à revisiter.

C’est un texte aux parfums de l’ancienne Perse qui donne envie de copier la jeune héroïne et d’inviter les siens, ses amis, ses voisins à partager, à l’ombre de grands arbres centenaires et rafraîchissants, de délicieux mets raffinés aux épices colorées et entêtantes.

Un premier romain plein de sincérité qui mérite d’être connu ! A déguster autour d’un chai sucré !

https://jepubliemonlivre.chapitre.com/roman/3064-ce-dont-les-montagnes-se-souviennent-marale-rostaing-9791029010385.html

Illusion d’optique de Simon Vermot aux Editions Slatkine

Peut-être ce qui m’a le plus touché dans ce roman est cette forme de sidération du personnage principal face à l’être aimé. Une sidération qui se mue en impuissance douloureuse.

C’est l’histoire très vraisemblable d’un homme aux prises avec un amour sincère et un désir tout charnel d’elle. Et voilà ce désir terriblement humain forcé de se contenir, forcé d’être silencieux de peur de blesser, de peur d’être quitté. Mais comment faire alors quand on aime et qu’on est un homme ? Faut-il sacrifier ses pulsions sur l’autel du grand amour ?

La vie est compliquée, les femmes, les hommes tout autant et si seulement celle qu’il désire possédait les vertus de l’autre, celle qu’il aime moins ou différemment ?

Mais l’amour a une nouvelle fois injustement frappé, même le plus costaud. Tout est affaire de vision peut-être. Mais que voulez-vous quand on aime, c’est ainsi, une illusion d’optique.