
Il faudrait un « v » à la place du « t » de Parlatano ce qui signifierait : elles parlaient. Est-ce cette racine dans son nom qui pousse l’auteure a écrire des poèmes en opposant de façon régulière le thème de la parole à celui du silence ? Peut-être…
Mais alors qui est ce « tu » auquel elle s’adresse, qui comme une semaison la pousse à semer en lignes des graines de mots, car voilà donc une ode à un « tu » dont on ne sait rien, mais dont on comprend qu’il s’agit d’un amour puissant puisque tout un pan de son coeur pousse contre sa poitrine.
Pourtant la poète se contente d’un amour frugal : de quelques mots échappés à la vigilance des lèvres de son « tu », un ou deux sourires, une seule carte postale et elle attend.
Attendre un jardin derrière la grille, les barreaux serrés entre ses paumes, son corps pour unique clé, son désir posé nu contre le fer, attendre longtemps que crisse le gravier sous les reins, montent les fougères aux joues, la lavande, la santoline et les roses sous la pergola des prunelles.
Mais que fait-elle de ce scalpel du désir alors ? Eh bien … elle écrit, car
dans l’ombre de l’encre, l’amplitude du souffle grandit, les ailes peuvent enfin s’ouvrir, la main se libérer du carquois des pensées, et le coeur de sa cruelle clôture.
Des poèmes admirables pleins de musicalité que tout amoureux de l’amour et des mots devrait découvrir.