Deux livres en un. Des photos côte à côte prises pendant et après le confinement : le cadrage serré en noir blanc pour la partie confinement, le même en couleur pour la partie déconfinement. La photographe genevoise Karine Bauzin a photographié une centaine de lieux à Genève à deux mois d’intervalle pour capter la vie qui reprenait haute en couleur ! |

Impression de ralenti, impression d’un autre monde pour le noir et blanc. Certains disent que c’était quand même bien : plus de bagnoles, plus d’avions et les oiseaux, eh bien, on les entendait ! C’est aussi cela qu’on ressent sur les clichés de Karine Bauzin : un temps suspendu dont se dégage une impression intense de vie antérieure, d’époque révolue. La nostalgie, pourquoi pas. Pour la photographe de presse, il y avait en tout cas une sorte d’urgence à capter ces moments de silence, cette période de solidarité et de calme.

Mais voilà la vie a repris son cours et c’est aussi tout ce tourbillon essentiel, ces instants amusants, décalés du réel, toujours étonnants, cette force nécessaire pour repartir après cette période étrange qu’exprime Karine Bauzin dans ce livre élégant, en opposant la couleur 2 mois plus tard au noir et blanc.
A travers cet exercice de style réussi, on dirait bien que c’est la couleur qui triomphe, selon la philosophie des Lumières et sa devise POST TENEBRAS LUX.